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Veni, Vidi, "Scribi"
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15 juillet 2008

Amour sablé

A la personne qui ne cherchera plus l'amour, mais le kidnappera... ces mots te sont soufflés sans jugement... Juste parce qu'à chaque jour son inspiration, aujourd'hui, ces lignes pour toi et pour tous les autres qui ont, un jour, dans la tempête, perdu le nord.

les_amantsUn jour, un soir, une année, une âme se donne... au diable ou à l'amour, au fond, c'est un peu pareil: on place son coeur saignant entre les mains de quelqu'un et on ferme les yeux en espérant qu'au creux de ces paumes, il batte encore un peu... et pourquoi pas plus fort. C'est entre les mains de l'amant qu'on voit ainsi, parfois, naître un destin. Donne-moi ta vie, je te donnerai la mienne. Puis viendra le bonheur, comme la résultante d'un partage inégalable. Au final, on donne tout, on se sacrifie et avec le temps, on donne peut-être trop... ou pas assez. L'amour demeure ainsi un étrange échange de sentiments, qu'il nous faut doser avec justesse, goutte après goutte, larme après larme.

On marche côte à côte sur des sentiers qu'on a choisis de suivre ensemble. Puis, surgissent les chemins caillouteux, pentus et ceux dont le sable s'élèvent dans des vents de fougue et nous aveuglent malgré nous. Avançons encore! Rince tes deux yeux de cette eau qui ne jaillit qu'entre nous. L'amour lavera ce sable et l'emportera loin... loin de tes yeux, loin de nos chemin, encore et encore...

[...]

Le temps s'imprime. Le couple s'en indigne, mais s'aime encore, encore plus... encore moins.

[...]

La source, un matin, n'a plus jailli.

Pourquoi? Le temps d'aimer est-il révolu? L'inquiétude des amants surgit alors: avec quoi allons-nous nettoyer nos plaies... 
Or, ce que l'un est assuré de connaître, l'autre ne le sait plus: "je t'aime, un peu, beaucoup, passionément, à la folie, je ne t'aime plus, je ne sais plus. Peut-être toi m'aimes-tu encore... encore trop? Est-ce moi qui me perds, toi qui t'enflammes de trop? Que dois-je faire? T'en parler ou me taire? Me terrer dans tes bras et attendre... Attendre dans le vide ou peut-être que la tempête passe et que mes yeux revoient ton visage comme hier encore..."

Ainsi, dans la tête de l'un... l'amour s'envole sans qu'il ne s'en aperçoive, comme la maladie qui nous dévore à notre insue. La faute à qui? A l'autre? Aux autres? A lui, l'amant incompris. Voyant l'autre crever sous les sentiments, que peut-il encore faire? Lui chanter l'amour en fausses notes? Panser ses plaies à coup de larmes, puisque d'eau, entre nous, il n'y aura plus...

"Tu m'aimes à me perdre. Tu m'aimes à nous tuer. Tu m'aimes et moi je ne sais plus." C'est ainsi qu'on éloigne les corps d'un commun accord. Un accord où le coeur de l'amoureux n'est pas consulté, car trop sourd à la douleur qu'engendre la décision. Aujourd'hui, tous deux acceptent de faire mourir le bonheur, l'étranglant avec le vide qui croît en eux et autour d'eux. Chacun prend alors sa direction. L'un libéré, l'autre affligé. Leur coeur offert, puis repris et encagé, sanguinolant et épuisé, dans la poitrine de ceux qu'on appelait les amants, ceux-là même qui ne sont plus. Sur les chemins, ensemble, on ne les croisera plus, mais eux, se croiseront souvent, seul ou accompagné. Ils chercheront l'amour... encore et ils aimeront... encore.

Tu le chercheras toi aussi. Peut-être même que tu le kidnapperas cet amour... mais tu n'oublieras pas. Car de moi ou de Zazie, je te le dis: "Ca, ça ne s'oublie pas..."

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Dreams - Goran Bregovic                                                                               Tableau: Les Amants - R. Magritt

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